Niger Éveil

Niger Éveil

Le Niger ouvre une nouvelle ère pour l'exploitation minière à Dan Issa

Dan Issa

 

 

Maradi, Niger – Le 20 novembre 2024, le gouvernement nigérien a officiellement autorisé l'exploitation de la mine d'or située dans la commune de Dan Issa, département de Madarounfa, région de Maradi. Cette décision, actée par un arrêté ministériel du ministère des Mines, marque une étape majeure dans la gestion des ressources minières du pays, tout en mettant l'accent sur le respect des réglementations strictes en vigueur.

Cadre juridique et règles de l'exploitation

L'exploitation de la mine sera soumise à la loi minière n°2022-033 modifiée par la loi n°2023-03 et l'ordonnance n°2024-37, garantissant le respect des normes environnementales, des droits des travailleurs et des obligations fiscales. Le gouvernement avertit que toute infraction, notamment les travaux illicites ou le non-paiement des taxes, sera sanctionnée conformément à ces lois.

Un site au passé mouvementé

Découverte en 2021 à Chenagé-Garin Liman, à proximité de Dan Issa, cette zone aurifère avait révélé un afflux massif d'orpailleurs locaux et étrangers. Cependant, les conditions dangereuses des exploitations artisanales avaient conduit à la fermeture des sites après l'effondrement tragique de plusieurs puits, causant la mort d'une trentaine de personnes. Ces accidents, souvent dus à l'instabilité des sols et aux méthodes archaïques, avaient révélé l'urgence de réguler ce secteur pour éviter de nouvelles pertes humaines.

Vers une exploitation contrôlée

Le gouvernement ambitionne de transformer l’exploitation artisanale désordonnée en une activité minière industrielle mieux structurée. Des études récentes confirment le potentiel aurifère de la région, mais l'extraction sera encadrée par des cahiers des charges précis pour garantir la sécurité et la durabilité. Le ministre des Mines a également souligné l'importance d'un dialogue avec les communautés locales afin d'assurer leur implication et de prévenir les conflits d'intérêts.

Défis à surmonter

Si cette initiative promet des retombées économiques significatives, elle devra concilier développement minier et préservation de l'environnement. Les défis liés à la sécurisation des zones d'exploitation, à l'indemnisation des populations affectées et à la lutte contre les exploitations illégales restent des priorités.

Cette décision représente une opportunité stratégique pour le Niger d'optimiser la gestion de ses ressources naturelles, tout en s'inscrivant dans une démarche de développement durable et de renforcement des capacités locales.

 


22/11/2024
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Mali : La transition politique secouée par le limogeage de Choguel Maïga et l’arrivée d’un nouveau gouvernement

mali

 

 

Le Mali, en transition depuis le coup d’État de 2020, traverse une nouvelle phase politique avec le limogeage de son Premier ministre Choguel Kokalla Maïga par le président de la transition, Assimi Goïta. Cet événement, annoncé le 20 novembre 2024, a été suivi par la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par le général de division Abdoulaye Maïga, une figure militaire influente. Ce remaniement, perçu comme une consolidation du pouvoir par la junte, suscite des interrogations sur les perspectives politiques et institutionnelles du pays.

Les raisons du limogeage de Choguel Maïga
Choguel Maïga, qui occupait la Primature depuis juin 2021, a vu sa relation avec les autorités militaires se détériorer ces derniers mois. Lors d’un discours tenu le 16 novembre, il a critiqué la gestion unilatérale de la transition par la junte, notamment le report des élections prévues pour mars 2024. Il a dénoncé une prise de décision « sans débat au sein du gouvernement », exacerbant les tensions déjà présentes​

 

Ce discours, qualifié de « virulent » par plusieurs observateurs, a rapidement scellé son sort. En effet, certains partisans de la junte avaient longtemps appelé à son départ, accusant l’ancien Premier ministre de saboter l’unité gouvernementale.​

 

Un nouveau gouvernement militaire
En remplacement, le général de division Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre. Figure clé de la transition, il avait déjà occupé ce poste à titre intérimaire en 2022. Sa nomination marque un recentrage du pouvoir au sein du cercle militaire proche du président Goïta. Le nouveau gouvernement, dévoilé le 21 novembre, comprend 28 membres, dont cinq militaires occupant des postes stratégiques tels que la Défense et la Sécurité. Cinq femmes, dont une militaire, participent également à cette nouvelle équipe, apportant une certaine diversité à l’exécutif​.

 

Conséquences pour la transition et la stabilité
Ce remaniement pose plusieurs défis pour le Mali :

  1. Transition prolongée et incertitudes politiques
    La prolongation de la transition au-delà de mars 2024 soulève des doutes sur la volonté réelle des autorités militaires de rendre le pouvoir aux civils. La communauté internationale, déjà critique à l’égard de la gestion de la transition, pourrait renforcer la pression sur Bamako.

  2. Consolidation du pouvoir militaire
    La nomination d’un général comme Premier ministre renforce l’emprise militaire sur les institutions de l’État. Cela pourrait éroder davantage la confiance des acteurs politiques civils et compromettre la tenue d’élections inclusives.

  3. Impact sur la gestion des crises nationales
    En concentrant le pouvoir au sein de l’armée, le gouvernement risque de limiter la diversité des approches nécessaires pour répondre aux crises multiples auxquelles le pays est confronté, notamment les menaces sécuritaires et les défis socio-économiques.

Un avenir incertain pour le Mali
Alors que le pays lutte contre des insurgés djihadistes et des crises humanitaires, la stabilité politique demeure essentielle. Le limogeage de Choguel Maïga et la composition militarisée du nouveau gouvernement mettent en lumière la fragilité des institutions de transition. Cette situation appelle à une réflexion sur la nécessité d’un dialogue inclusif, impliquant tous les acteurs politiques et sociaux, pour garantir une sortie de crise durable.


Le remaniement du 20 novembre au Mali reflète les tensions internes au sein de la transition, tout en consolidant le contrôle militaire sur le pouvoir. Si cette évolution peut offrir une gouvernance plus centralisée à court terme, elle pose des risques importants pour l’avenir démocratique et la stabilité institutionnelle du pays. La capacité du nouveau gouvernement à instaurer un consensus national et à répondre aux défis pressants sera déterminante pour la trajectoire future du Mali​.

 

Ci-dessous le décret présidentiel portant nomination des nouveaux membres du gouvernement du Mali

DECRET N°2024- 0658 /PT-RM DU 21 NOVEMBRE 2024 PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT

LE PRESIDENT DE LA TRANSITION, CHEF DE L’ETAT,

Vu la Constitution;

Vu la Charte de la Transition;

Vu la Loi n°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la Charte de la Transition:

Vu le Décret n°2024-0657/PT-RM du 21 novembre 2024 portant nomination du Premier ministre; après consultation du Premier ministre,

DECRETE:

Article 1: Sont nommés membres du Gouvernement, en qualité de:

  1. Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation:

Général de Division Abdoulaye MAIGA:

  1. Ministre de la Défense et des anciens Combattants: Général de Corps d’Armée Sadio CAMARA,
  2. Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux:Monsieur Mamoudou KASSOGUE,
  3. Ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions:

Monsieur Bakary TRAORE;

  1. Ministre de la Sécurité et de la Protection civile: Géné dral de Division Daoud Aly MOHAMMEDINE:
  2. Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale: Général de Corps d’Armée Ismaël WAGUE,
  3. Ministre des Transports et des Infrastructures:

Madame DEMBELE Madina SISSOKO,

  1. Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale: Monsieur Abdoulaye DIOP,
  2. Ministre de l’Economie et des Finances:

Monsieur Alousséni SANOU:

  1. Ministre de l’Education nationale:

Monsieur Amadou SY SAVANE;

  1. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique:

Monsieur Bouréma KANSAYE,

  1. Ministre des Mines:

Monsieur Amadou KEITA,

  1. Ministre de l’Energie et de l’Eau: Monsieur Boubacar DIANE,
  2. Ministre de la Santé et du Développement social: Colonel Assa Badiallo TOURE,
  3. Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social: Monsieur Fassoun COULIBALY,
  4. Ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne:

Monsieur Abdoul Kassim Ibrahim FOMBA,

  1. Ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine: Monsieur Mossa AG ATTAHER,
  2. Ministre de l’Agriculture:

Monsieur Daniel Siméon KELEMA:

  1. Ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle:

Madame Oumou SALL SECK:

  1. Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille: Madame DIARRA Djénéba SANOGO,
  2. Ministre de l’Industrie et du Commerce:

Monsieur Moussa Alassane DIALLO

  1. Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population:

Monsieur Imirane Abdoulaye TOURE,

  1. Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement Développement durable: et du

Madame DOUMBIA Mariam TANGARA;

  1. Ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration:

Monsieur Alhamdou AG ILYENE;

  1. Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme:

Monsieur Mamou DAFFE;

  1. Ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes:

Monsieur Mahamadou KONE,

  1. Ministre de l’Elevage et de la Pêche:

Monsieur Youba BA,

  1. Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Reformes politiques et du Soutien au Processus électoral:

Monsieur Mamani NASSIRE.


22/11/2024
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Orano suspend les dépenses d'extraction au Niger : un dossier sous tensions

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 Le groupe français Orano, spécialiste de l'uranium, a annoncé la suspension provisoire des dépenses liées aux activités d'extraction et de traitement de sa filiale Somaïr au Niger. Cette décision intervient dans un contexte tendu entre l'entreprise et la junte militaire au pouvoir, exacerbée par des restrictions commerciales et des différends sur l’exploitation des ressources naturelles.

 

Un arrêt de l'extraction pour prioriser les salaires

 

Le conseil d’administration de la Somaïr, détenue à 64,3 % par Orano et à 36,6 % par l’État nigérien, a voté le 12 novembre la suspension des dépenses d’extraction et de traitement. Cette décision, selon un communiqué officiel, permettrait de préserver la trésorerie pour garantir le paiement des salaires et le maintien des fonctions vitales du site industriel.

Orano justifie cette mesure par des difficultés financières croissantes, liées à la fermeture des frontières avec le Bénin, empêchant l'exportation de l'uranium, et au retrait d’un permis d’exploitation majeur pour le gisement d’Imouraren en juin dernier par les autorités nigériennes.

 

Des tensions politiques et économiques persistantes

 

La production d’uranium au Niger, un pilier stratégique de l’économie nationale et un enjeu majeur pour la France, est au point mort depuis fin octobre. En réaction, la junte militaire a contesté la décision d’Orano de suspendre ses activités, affirmant ne pas avoir été consultée. Actuellement, 1 050 tonnes de concentré d’uranium issues des stocks de 2023 et 2024, représentant une valeur marchande estimée à 300 millions d’euros, restent bloquées sur le site.

Le pouvoir nigérien, qui prône une refonte de l’exploitation des ressources naturelles, a exprimé sa volonté de diversifier ses partenariats. Le colonel Ousmane Abarchi, ministre des Mines, a déclaré lors du sommet Russie-Afrique de Sotchi que des discussions étaient en cours avec des entreprises russes intéressées par l’exploration et l’exploitation de l’uranium.

 

Un partenariat France-Niger sous pression

 

Les relations entre Orano et l’État nigérien illustrent un déséquilibre économique historique souvent dénoncé par les autorités locales. En choisissant de s’abstenir lors du vote au conseil d’administration de la Somaïr, les représentants nigériens ont marqué leur désapprobation face à une décision qu’ils jugent unilatérale. Ce climat pourrait être symptomatique d’un repositionnement stratégique du Niger vis-à-vis de ses partenaires traditionnels.

 

Vers une diversification des alliances

 

Le Niger, troisième producteur mondial d’uranium, envisage désormais d’intensifier ses collaborations avec des pays comme la Russie et l’Iran. Ce changement de cap pourrait bouleverser l’équilibre géopolitique de la région et remettre en question la place dominante de la France dans l’exploitation des ressources stratégiques du pays.

 

La suspension des activités d’Orano au Niger reflète des tensions économiques et politiques profondes, dans un contexte où le pays cherche à affirmer son autonomie sur l’exploitation de ses richesses naturelles. La junte militaire semble déterminée à redéfinir les termes de la collaboration avec ses partenaires étrangers, une position qui pourrait remodeler durablement les rapports de force dans la région sahélienne.


19/11/2024
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Le FMI accorde un soutien financier de 51 millions de dollars au Niger : entre opportunité et vigilan

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 Le Niger, confronté à une situation économique et humanitaire complexe, bénéficie d’un soutien financier de 51 millions de dollars du Fonds Monétaire International (FMI). Ce financement vise à stabiliser l’économie nationale, tout en appuyant des réformes économiques cruciales. Cependant, son impact suscite des débats.


Un coup de pouce économique


Ce financement s'inscrit dans le cadre des programmes habituels du FMI, qui visent à appuyer les pays confrontés à des crises économiques. Le Niger, traversant une periode difficile marquée par des défis structurels tels que l'insécurité et les chocs climatiques, bénéficiera de ces fonds pour renforcer sa résilience macroéconomique. Cette aide du FMI offre une bouffée d’oxygène, permettant notamment de renforcer les réserves en devises, d’honorer les obligations financières de l’État et de financer des programmes sociaux. 


Des conditions et des attentes élevées


Cependant, comme pour tout financement du FMI, cet appui est assorti de conditions. Ces dernières incluent souvent des réformes visant à améliorer la gestion des finances publiques, accroître la transparence budgétaire et stimuler la mobilisation des recettes internes. Bien que ces mesures soient indispensables pour une croissance durable, elles pourraient impliquer des ajustements difficiles, tels que la réduction des subventions ou des hausses d’impôts.
Ces exigences risquent de susciter des tensions sociales, notamment dans un contexte où la population fait face à des difficultés économiques croissantes. De plus, la gestion de ces fonds sera scrutée de près pour garantir qu'ils ne soient pas détournés ou mal utilisés.


Entre opportunité et risques de dépendance


Bien que ce financement soit une opportunité à court terme, il soulève des inquiétudes concernant la dépendance vis-à-vis des institutions internationales. En acceptant ces fonds, le Niger devra veiller à préserver sa souveraineté économique tout en respectant les engagements pris envers ses créanciers. 
Ce soutien du FMI pourrait offrir une stabilité nécessaire au Niger pour surmonter ses défis actuels, à condition que les fonds soient gérés de manière transparente et orientés vers des priorités nationales claires.

Les autorités nigériennes devront maintenir un équilibre délicat entre respect des engagements internationaux et protection des intérêts de leur population. 

La vigilance et la concertation resteront essentielles pour garantir que cette aide profite directement au développement du pays et au bien-être de ses citoyens.


19/11/2024
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Réflexion sur l’avenir du pays : santé, ruralité et perspectives

Lors du dernier forum dédié à l’avenir du pays, des sujets cruciaux ont été abordés : l’état de la santé publique, le rôle des territoires ruraux et les défis sociétaux à venir. Si ces thématiques sont récurrentes, elles restent essentielles dans un contexte où les inégalités se creusent.

Concernant la santé, les discussions ont souligné l’urgence de renforcer les systèmes locaux. Face à la désertification médicale, notamment en milieu rural, comment garantir un accès équitable aux soins pour tous ? La télémédecine est-elle une solution pérenne ou simplement un pansement temporaire ?

Pour les territoires ruraux, le forum a mis en lumière leur potentiel souvent sous-exploité. Avec une population vieillissante et une économie fragilisée, quelles politiques doivent être mises en place pour revitaliser ces régions ? Peut-on imaginer des initiatives durables liant écologie et dynamisme économique ?

Enfin, la question de l’avenir du pays reste ouverte. Le dialogue national est nécessaire, mais quelles actions concrètes suivront ces débats ? Ce forum marque un pas en avant, mais la clé réside dans la mise en œuvre rapide des propositions issues de ces échanges. L’avenir repose sur une vision collective et des solutions inclusives.

 

17/11/2024
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